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Témoignage Alumni : Une carrière aux USA

05 juin 2024 Réseau
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Frédéric LUCAS, Promo 1986 et Ambassadeur Monde pour l'ESTACA, témoigne de son parcours et délivre quelques conseils pour les Alumni ou étudiants qui souhaiteraient faire leur carrière aux USA :

 

 

Si votre objectif est de travailler à l'étranger et plus précisément aux USA, j'espère que mon expérience vous donnera un aperçu parmi beaucoup d’autres options de commencer votre propre aventure.

 

Je suis né à Paris, j'ai grandi à Paris et je pensais passer toute ma vie et ma carrière à Paris… combien j’avais tort !!

 

En 1986, j'ai décroché mon premier emploi après l'ESTACA  au Royaume-Uni, en tant qu'apprenti chez Otis Elevator ; emploi que j'ai obtenu grâce à mon réseau.

Après mes 6 mois d'apprentissage, OTIS m'a embauché pour travailler dans le génie logiciel, ce que je n'aimais pas vraiment... J'ai donc commencé à regarder les offres d'emploi  et ai trouvé chez Torrington, fabricant de roulements américain, un poste en tant qu’ingénieur d’application pour l’Europe, basé à Paris.

 

Il était initialement prévu que je retourne au Royaume-Uni pour une formation aux produits, mais une fois embauché, la société Torrington a préféré m’envoyer pour 6 mois aux États-Unis, au siège du groupe dans le Connecticut. Cela a été le début de mon fort intérêt pour travailler aux USA.                                                                          

De retour en France après ma période de formation et après quelques années à travailler pour Torrington, j'ai réalisé que je ne voyais pas de futures opportunités de retourner aux États-Unis avec cette société. Ils avaient besoin de moi en Europe et ne comptaient pas envoyer un Français a la maison mère aux USA. Entre temps, je m’étais marié avec mon épouse américaine rencontrée lors de ma formation aux USA.

 

A la recherche de nouvelles opportunités, j’ai été engagé chez Vallourec/ VALTI, une usine de tubes à roulements, à Montbard, en France. J'ai pu développer un réseau intensif au sein de l'industrie du roulement et surtout avec SKF, mon client durant cette période.

Quelques années plus tard, en 1991, cinq ans après avoir obtenu mon diplôme de l'ESTACA, SKF m'embauche comme Responsable du bureau des Méthodes et de la Maintenance dans l'une de leurs usines du côté de Dijon.

 

Le hasard fait bien les choses parfois : un jour de 1996, le directeur d’une des usines SKF américaines nous rend visite. Il recherchait alors un responsable de la maintenance et de la qualité pour une petite usine du Connecticut. Comme il n'était pas très bien vu d'embaucher un français à la place d'un citoyen américain, mon employeur m'a engagé comme local avec une carte verte.

Le fait que mon épouse soit américaine et que nous ayons trois enfants en bas âge a certainement aidé pour l’intégration.

 

C'était en 1996 et cela a marqué le début de ma carrière aux États-Unis.  

 

En 1998, SKF a décidé de regrouper ses usines. Notre petite usine de Winsted, dans le Connecticut, a été transférée à Altoona. Ne voulant pas déménager ma famille en Pennsylvanie, il était temps de réfléchir à ma prochaine étape. J'ai décidé de voir comment je pourrais être plus "commercialisable" en tant qu'ingénieur ESTACA sur le marché américain.

J'ai donc décidé de m'inscrire à l'Institut Polytechnique Rensselaer, où j'ai commencé à suivre des cours en vue d'obtenir un Exécutive Master of Sciences in Engineering Management.

L'obtention de mon Master en 1998 m'a permis d'être promu au sein de SKF. J'ai décroché un emploi au siège du groupe, en Suède, en tant que Responsable du développement commercial pour la division automobile. J’étais expat Américain mais en Suède avec ma famille.

 

Après mon contrat d'expatriation, une évolution interne m'a amené à devenir Directeur du développement commercial pour l'une des principales unités commerciales de la division automobile, dont le siège social était basé en Italie. Mais je pouvais être basé n'importe où puisque c'était une mission mondiale. Je partageais donc mon temps entre mes voyages à travers le monde et mon bureau, à mon domicile, aux USA. Ceci est devenu ma façon de travailler jusqu'à la fin de ma carrière et m a certainement aidé à rester aux États-Unis. Plus tard j’ai pris la nationalité américaine en plus de la nationalité Française que l’on peut garder.

 

Une dizaine d’années plus tard, je suis retourné étudier : cette fois en fréquentant The Academy of Competitive Intelligence a Boston. Suite à cette formation, je suis devenu Directeur de la veille concurrentielle pour le groupe SKF et je pouvais toujours gérer mon activité qui était globale en étant basé aux États-Unis. Plus tard, je me suis davantage impliqué dans les fusions et acquisitions, en particulier dans le travail de pré-diligence et les questions antitrust, l'évaluation des parts de marché et la prévision des tendances futures susceptibles d'influencer les activités de SKF.

 

Nous avons acheté Kaydon Corporation en 2013, une entreprise américaine. J'ai géré leurs gammes de produits et leur intégration dans notre gamme de couronnes d'orientation à partir de Sumter, en Caroline du Sud. J'ai fini par gérer la gamme de produits dans le monde entier avec des marchés et des usines en Europe, aux États-Unis et en Asie et toujours depuis mon "home office" à Charleston, en Caroline du Sud.

 

Quelques conseils pour faire sa carrière aux États Unis :

  • Travailler pour une société globale avec des filiales ou maison mère aux US et avec possibilités de grandir au sein de la société
  • Un Diplôme américain aide, surtout si c’est en début de carrière
  • Avoir un bon réseau de personnes qui sont en charges d’Unités aux États-Unis en interne à la société et en externe
  • Être mobile ainsi que sa famille
  • Ne pas hésiter à changer de travail tous les 4 à 5 ans s’il y a une continuité dans l’évolution et de la promotion sur le chemin.

 

J’ai rencontré et je rencontre toujours de jeunes et moins jeunes Français aux États Unis, dans des domaines très différents, dans la recherche, à Michelin, St Gobain, l’Air Liquide, Total, etc. ingénieurs ou médecins, restaurateurs ou boulangers, artistes, tous ont leur propre histoire. Je pense que ce que je vois en commun, c’est une certaine flexibilité aux opportunités qui se présentent et rester ouvert au changement, tout en gardant son objectif à l’horizon.

 

Pour conclure, une citation que j’aime bien, puisque qu’on approche le 80th anniversaire du débarquement en Normandie du 6 Juin 1944, et qui s’applique à mon avis à la gestion d’une carrière : elle vient de l’US General, Omar Bradley : “We must navigate by the stars, not the light of every passing ship.’’

 

 

Frederic Lucas

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1 Commentaire

Philippe CAHOUET (ESTACA, 1980)
Il y a 5 mois
Belle réussite, congrats...

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